Appel à projet post-doctoral dans le cadre du défi-clé OccitAnimaux
Le défi-clé OccitAnimaux : « Les pratiques de boucherie : mieux comprendre les relations entre les humains et les autres animaux dans le passé » ouvre à candidature un contrat post-doctoral pour un.e archéozoologue spécialisé.e dans l’étude des pratiques de boucherie préhistoriques et des questions d’ordre ontologique.
Informations générales
Intitulé de l’offre : Archéozoologue spécialisé dans l’étude des pratiques de boucherie préhistoriques et des questions d’ordre ontologique H/F
Référence : UMR5608-JOSRAT-002
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : TOULOUSE
Date de publication : jeudi 2 mars 2023
Type de contrat : CDD Scientifique
Durée du contrat : 18 mois
Date d’embauche prévue : 14 avril 2023
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : 2805 €
Niveau d’études souhaité : Doctorat
Expérience souhaitée : 1 à 4 années
Section(s) CN : Hommes et milieux : évolution, interactions
Date limite candidature : jeudi 23 mars 2023
Informations générales
Le projet post-doctoral s’intègrera dans le projet OccitAnimaux (coord. S. Costamagno, A. Gardeisen et A.-M. Moigne) « Les pratiques de boucherie : mieux comprendre les relations entre les humains et les autres animaux dans le passé » qui vise à fédérer la communauté des archéozoologues en Occitanie autour de cette problématique commune. Le projet post-doctoral a pour objectif d’explorer les pratiques de boucherie au-delà de la seule économie de survie, dans le cadre d’une enquête archéozoologique en diachronie menée sur deux laboratoires d’étude privilégiés dans le territoire actuel de l’Occitanie : le Magdalénien et la protohistoire, à travers notamment l’Age du Bronze et l’Age du Fer. Les pratiques de boucherie seront étudiées à la fois dans leur dimension quotidienne et dans des contextes particuliers comme les grottes ornées profondes pour le Magdalénien, des dépôts intentionnels de carcasses ou des épisodes de guerre pour la protohistoire. Les recherches sur les aspects ritualisés et/ou symboliques des pratiques de boucherie sont peu développées dans l’archéozoologie du Paléolithique qui s’est construite comme la spécialité en charge de livrer des informations liées au statut « économico-nutritif » de l’animal. Pour les périodes plus récentes, le caractère rituel de certaines pratiques de boucherie exceptionnelles ne fait aucun doute mais ces aspects sont rarement interrogés en contexte domestique et la place de la faune sauvage est relativement peu discutée.
Pour le Magdalénien, deux aspects seront privilégiés : 1- certaines pratiques qui ne trouvent pas d’explication satisfaisante sur le plan technique et/ou nutritif pourraient témoigner d’une ostentation dans les procédés de boucherie, destinée à convaincre le gibier qu’il a été traité de manière adéquate ainsi que l’ont observé des ethnologues et des ethno-archéologues travaillant sur des sociétés de chasseurs animistes de la zone subarctique. Ainsi, la présence de traces de désarticulation sur les os du carpe et du tarse, la fracturation intensive des phalanges et la surreprésentation des crânes dans les sites résidentiels qui sortent clairement du principe d’optimisation seront systématiquement recherchées sur un corpus osseux issu de sites archéologiques de la région Occitanie ayant déjà fait l’objet d’études archéozoologiques et résultant de fouilles récentes. 2- La région pyrénéenne (pendant le Magdalénien moyen récent) est riche en installations humaines éloignées de l’entrée en contexte de grottes ornées. Ces « lieux de vie » exceptionnels ont très rarement fait l’objet d’études archéozoologiques. Le caractère rituel indéniable de certains de ces contextes pourrait largement influer sur les choix réalisés. Différentes collections fauniques, provenant de fouilles récentes dans des grottes ornées seront donc étudiées pour documenter les animaux présents, les éléments introduits et les actions de boucherie réalisées sur place. Ces résultats seront comparés aux données obtenues sur les autres sites.
Pour les périodes protohistoriques : 1- la question se pose du statut de la faune chassée, dont la consommation est peu importante en comparaison de celle des animaux élevés, mais qui est attestée dans la plupart des sites. Le post-doctorant devra réaliser une synthèse bibliographique sur la part fluctuante de ce gibier sauvage dans la consommation alimentaire humaine au cours de l’Age du Bronze et de l’Age du Fer, en renseignant précisément les contextes étudiés et les pratiques de boucherie qui étaient impliquées. Cela apportera un éclairage nouveau dans les débats actuels concernant l’émergence d’une chasse de prestige pratiquée par les élites à partir de l’Age du Bronze, les dépôts volontaires d’animaux qui s’observent pendant toute la protohistoire, ou encore la standardisation de la boucherie à l’Age du Fer pratiquée par des spécialistes ; 2- Deux sites-clé nous offriront par ailleurs une clé de lecture privilégiée pour discuter des pratiques de boucherie durant la protohistoire à travers des études archéozoologiques dans des contextes variés : d’un côté la cité de Lattara, et de l’autre Pech Maho dans un contexte de guerre.
Activités
– Collecter, classer et exploiter la documentation archéologique disponible
– Mener des synthèses bibliographiques
– Réaliser des demandes d’accès aux collections en concertation avec les coordinateurs
– Mener les études archéozoologiques sur le corpus documentaire retenu
– Faire des missions d’étude dans les musées et les dépôts archéologiques
– Séjourner autant que nécessaire au laboratoire ASM à Montpellier pour l’étude des collections protohistoriques
– Créer et enrichir la base de données sur les sites du corpus
– Participer aux activités réalisées dans le cadre du projet (réunions de travail, séminaires, séances expérimentales…)
– Diffuser les résultats de la recherche (publications, communications orales…)
– Participer activement à la diffusion des résultats vers le grand public
Compétences
Connaissances
– Archéozoologie : maîtrise des concepts et méthodes
– Taphonomie : maîtrise des concepts et méthodes
– Anthropologie sociale : très bonne maîtrise de la littérature et des cadres théoriques du tournant ontologique
– Paléolithique récent et/ou Protohistoire : expertise a minima sur l’une de ces deux périodes
– Large expérience dans l’étude des pratiques de boucherie
Compétences opérationnelles
– Maîtriser les outils de l’archéozoologie et de la taphonomie
– Être capable de replacer dans une perspective large les résultats archéozoologiques obtenus
– Utiliser TIPZOO
– Utiliser les SIG
– Travailler en équipe
– Travailler en autonomie
– Être source d’initiative
Contexte de travail
TRACES est un laboratoire (UMR 5608) du CNRS, de l’université Toulouse II Jean-Jaurès et du Ministère de la culture et de la communication, conventionné avec l’EHESS, l’INRAP et le service d’archéologie de Toulouse-Métropole. Son nom provient initialement d’un acronyme, dont le développement est Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés.
Il regroupe près de 200 membres, dont une soixantaine de doctorants, qui sont impliqués dans la recherche, la médiation auprès du grand public et la formation des étudiants, à des échelles nationales et internationales. Techniques et technologies, productions matérielles, histoire du peuplement, formes de l’habitat, systèmes économiques, expressions symboliques et funéraires, exploitation des ressources, comportements alimentaires, etc. sont ainsi interrogés depuis la Préhistoire jusqu’à la fin de l’époque médiévale, notamment en Eurasie et en Afrique.
Quatre équipes de recherche sont à vocations chronologiques : deux équipes de Préhistoire (ancienne et récente), une équipe regroupant les spécialistes de la Protohistoire et de l’Antiquité et une équipe dédiée à l’étude des périodes médiévales. Deux équipes sont plus thématiques : l’une est tournée vers l’étude du métal et l’autre s’intéresse à l’archéologie et à l’histoire de l’Afrique. Deux ateliers (l’un dédié à l’art et à la couleur et l’autre aux archives des archéologues) et un axe transversal (dédié à la géoarchéologie) permettent des collaborations trans-chronologiques.