LaPEISH
Explorer la face cachée des modes d’approvisionnement et de consommation du poisson à Lattara :
qu’apprendre d’une approche originale croisant archéo-ichtylologie et paléo-génétique ?
L’identification des espèces de poissons présentes dans les vestiges archéologiques nous informe sur l’évolution des écosystèmes marins et lacustres en réponse à des changements environnementaux. Elle peut également interroger les relations que les sociétés humaines ont entretenues avec la mer par le passé en termes d’exploitation et techniques de pêche comme de préparation, consommation et circulation des ressources.
L’objectif du projet LaPEISH est ici de développer une méthode d’analyse moléculaire innovante permettant d’enrichir nos connaissances sur l’exploitation des ressources halieutiques marines dans l’Antiquité, en particulier pour les sites de la région Occitanie. Cette approche sera développée à partir du site archéologique de Lattara où était édifié l’ancien port dans le delta du Lez. Localisé à Lattes et occupé du VIe siècle avant notre ère jusqu’au IIIe siècle de notre ère, ce site a vu se côtoyer Étrusques, Grecs, Ibères, Romains et populations gauloises locales.
Les fouilles menées depuis de nombreuses années ont permis, grâce aux analyses archéo-ichtyologiques notamment, de caractériser tant quantitativement que qualitativement les modalités de consommation et d’approvisionnement en poisson. Toutefois, une partie des restes échantillonnés demeure indéterminée ou identifiée à faible résolution taxonomique en raison de leur fragmentation par exemple. Par ailleurs, en l’absence de restes, il est difficile de déterminer la nature des céramiques retrouvées sur les structures de production ou utilisées pour le transport de sauces de poissons, surtout si ces céramiques sont vidées de leurs contenus.
C’est en développant une approche complémentaire et innovante, basée sur la mise au point d’une technique de capture moléculaire, que le projet LaPEISH vise à déterminer cette biodiversité « fantôme » et/ou affiner la caractérisation des espèces. La complémentarité des équipes s’opère à différents niveaux : sur le terrain pour la mise au point de protocoles d’échantillonnage, sur le choix d’espèces cibles en vue de l’enrichissement par capture avant séquençage et sur l’interprétation et la valorisation des résultats. Pour ces derniers aspects incluant la valorisation du patrimoine et le partage des connaissances au sein de la société, nous aurons la chance de pouvoir nous appuyer sur les musées Henri Prades et Saint Raymond situés respectivement à Lattes et Toulouse.
Gaël Piquès, archéologue et archéo-ichtyologue, laboratoire ASM
Morgane Gibert, anthropologue biologiste, laboratoire CAGT
Catherine Theves, anthropologue biologiste, paléo-généticienne, laboratoire CAGT
Nuria Rovira, archéobotaniste et carpologue, laboratoire ASM
Laure Barthet, directrice du Musée Saint Raymond, conservatrice du patrimoine
Diane Dusseaux, directrice du site archéologique Lattara-musée Henri Prades, conservatrice du patrimoine, laboratoire ASM
Présentation du projet LAPEISH (Morgane Gibert, Diane Dusseaux, Gaël Piquès, Nuria Rovira). 2022. Réalisation Musée Saint Raymond, durée 12:31.
Le projet LaPEISH 2022 2023. Du terrain au laboratoire (Morgane Gibert, Diane Dusseaux, Gaël Piquès, Nuria Rovira). 2022. Réalisation Musée Saint Raymond, durée 20:23.
Orlando et al. 2021. Ancient DNA analysis. Nature Reviews Methods Primers. 1(1).
Piquès et al. 2021. New data, new questions on the paleo-contents studies of Roman jars and amphorae in underwater contexts : salsamenta, garum, lymphatum and other fish products. Dario Bernal-Casasola; Michel Bonifay; Alessandra Pecci; Victoria Leitch. Roman Amphora Contents: Reflecting on the Maritime Trade of Foodstuffs in Antiquity (In honour of Miguel Beltrán Lloris). Proceedings of the Roman Amphora Contents International Interactive Conference (RACIIC) (Cadiz, 5-7 October 2015), 17, Archaeopress, pp.419-436, 2021, Roman and Late Antique Mediterranean Pottery, 978-1-80327-062-3. ⟨halshs-03521449⟩
Piques G. 2010. Consommation et modes d’approvisionnement du poisson à Lattara au Ve s. av . n. è. In : T. Janin (dir), Premières données sur le cinquième siècle avant notre ère dans la ville de Lattara. Lattara 21, p. 387-417. (halshs-00743481)
Fages et al. 2019. Tracking Five Millennia of Horse Management with Extensive Ancient Genome Time Series. Cell 7(6)
Plus d’informations sur le site de Lattara : https://museearcheo.montpellier3m.fr/
Référent
Morgane Gibert, anthropologue biologiste, laboratoire CAGT
Mots-clés
Mer, alimentation, patrimoine, poisson, ADN ancien
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